Installer un abri de jardin est la première étape quand on veut mieux organiser son extérieur, ranger ses outils ou même créer un petit coin détente loin du tumulte de la maison. Mais avant de vous lancer dans l’achat ou la construction de votre cabanon, un point crucial s’impose : la réglementation. Oui, même pour un petit abri en bois ou en PVC, il existe des règles précises à respecter si vous ne voulez pas recevoir un courrier de la mairie vous demandant de démonter votre construction. Allez, on vous explique tout, tranquillement, comme si on en parlait autour d’un café sur votre future terrasse.
Contenu de l'article
- 1 Règlementation pour les abris de jardin
- 2 Déclaration ou permis ? Comprendre les différences pour ne pas se tromper
- 3 Quand le permis de construire devient obligatoire ?
- 4 La taxe d’aménagement pour votre abri de jardin
- 5 Les risques encourus si vous ne demandez pas de permis de construire
- 6 Ce que vous devez savoir avant de construire votre abri de jardin
Règlementation pour les abris de jardin

Vous vous demandez quelle est la surface maximale pour installer un abri de jardin sans permis de construire ? La réponse se trouve dans le Code de l’urbanisme, et plus précisément dans les articles R.421-1 et suivants. En résumé, voici les grandes lignes à retenir :
- Si la surface de plancher ou l’emprise au sol est inférieure ou égale à 5 m², aucune formalité n’est requise. Vous pouvez installer votre petit cabanon tranquille, tant qu’il respecte les distances avec les limites de propriété.
- Entre 5 m² et 20 m², il faudra faire une déclaration préalable de travaux. Ce n’est pas aussi lourd qu’un permis, mais il faut quand même passer par la case “papier”.
- Au-delà de 20 m², un permis de construire devient obligatoire. Là, c’est plus sérieux : plan de masse, notice descriptive, formulaire Cerfa, et délai d’instruction à prévoir.
Ces seuils peuvent varier si votre commune a mis en place un PLU (Plan Local d’Urbanisme). Certaines zones classées ou protégées imposent des règles encore plus strictes, même pour des surfaces minuscules. Un petit coup de fil à la mairie ne coûte rien et peut vous éviter bien des tracas.
Si vous vous demandez s’il est possible de contourner les règles en installant plusieurs petites constructions plutôt qu’un grand abri, découvrez notre article qui répond à cette question en détail : Peut-on mettre 2 abris de jardin de 5m².
Déclaration ou permis ? Comprendre les différences pour ne pas se tromper

Maintenant que vous connaissez les seuils, vous vous demandez sans doute pourquoi faire une déclaration pour un simple abri ? La déclaration préalable permet à la mairie de vérifier que votre projet respecte les règles locales d’urbanisme : implantation, hauteur, matériaux, etc. En général, vous devez déposer un formulaire Cerfa n°13703*08 accompagné d’un plan de situation, d’un plan de masse, et parfois d’un croquis.
Le délai d’instruction est d’environ un mois. Sans réponse passé ce délai, votre projet est en principe accepté (on parle d’acceptation tacite). C’est une formalité relativement simple, mais à ne pas négliger : ne rien déclarer quand c’est requis, même pour un “petit” abri, peut vite poser problème.
Quand le permis de construire devient obligatoire ?
Dès que vous dépassez les 20 m², il n’y a plus de raccourci possible. Vous devrez déposer un permis de construire, en remplissant le formulaire Cerfa n°13406*11. Il vous faudra joindre :
- un plan de situation du terrain (cadastre),
- un plan de masse de la construction à édifier ou à modifier,
- un plan en coupe du terrain et de la construction,
- une notice descriptive du projet,
- un plan des façades et des toitures,
- et parfois une photographie de l’environnement.
Le délai d’instruction est en général de deux mois. Pendant ce temps, les services d’urbanisme vérifieront la conformité de votre projet. Vous recevrez ensuite un arrêté de permis de construire que vous devrez afficher sur le terrain pendant toute la durée du chantier, à l’aide d’un panneau visible depuis la voie publique.
Un conseil ? Ne commencez rien avant d’avoir l’accord officiel. Construire sans autorisation, c’est s’exposer à des sanctions sévères, même si vous êtes dans votre jardin.
La taxe d’aménagement pour votre abri de jardin

Vous avez peut-être entendu parler de cette fameuse “taxe abri de jardin” qui fait grincer des dents. En réalité, il s’agit de la taxe d’aménagement et elle s’applique dès que vous déposez une déclaration préalable ou un permis de construire pour une surface de plus de 5 m², et dont la hauteur sous plafond dépasse 1,80 mètre.
Le montant dépend de votre commune et de votre département. Il est calculé selon une formule prenant en compte la surface taxable et une valeur forfaitaire au m² (en 2025, elle avoisine les 886 €/m² en Île-de-France et 820 €/m² ailleurs). Le tout est multiplié par les taux votés localement.
Exemple : si vous construisez un abri de 12 m² à Dijon, avec un taux communal de 5 % et un taux départemental de 1,5 %. Vous pourriez devoir débourser plus de 700 € de taxe, à payer en deux fois l’année suivant la construction.
Les risques encourus si vous ne demandez pas de permis de construire

On comprend l’envie de zapper les formalités quand on veut juste un cabanon pour ranger la tondeuse. Mais attention : construire sans autorisation, c’est risqué. Si la mairie découvre l’édifice “sauvage”, elle peut vous demander de :
- régulariser la situation (par une déclaration ou un permis),
- ou pire, démolir la construction si elle ne respecte pas les règles d’urbanisme.
Et ce n’est pas tout : vous vous exposez aussi à des amendes pouvant aller jusqu’à 6 000 € par m² construit, selon l’article L.480-4 du Code de l’urbanisme. Et ces sanctions peuvent tomber jusqu’à 6 ans après les faits, voire 10 ans en cas de recours civil.
Pire encore : si vous décidez de vendre votre maison un jour, un abri non déclaré peut compromettre la transaction. Le notaire, lors de la vente, vous demandera les autorisations d’urbanisme. Et si vous ne les avez pas, vous devrez régulariser, ou négocier une baisse du prix. Dommage pour un simple cabanon, non ?
Ce que vous devez savoir avant de construire votre abri de jardin
Avant de foncer chez le magasin de bricolage du coin pour acheter votre abri en kit ou de lancer la construction de votre petit chalet de jardin en bois douglas, prenez le temps de faire un rapide check réglementaire :
- Moins de 5 m² ? Vous êtes libre comme l’air.
- Entre 5 et 20 m² ? Une déclaration s’impose.
- Plus de 20 m² ? Permis obligatoire, pas de raccourci possible.
- Hauteur de plus de 1,80 m ? Taxe d’aménagement en vue.
On vous recommande de consulter le PLU de votre commune. Il pourrait contenir des règles plus strictes sur les matériaux, les couleurs, la distance aux limites séparatives, et même l’interdiction pure et simple des constructions dans certaines zones. Ce serait dommage d’acheter un abri tout neuf pour le voir interdit par une ligne de règlement.